Les cas pratiques comme banc d’essai du futur labo
Il n’y a pas de manière idéale de saisir La Transfo, ou de conduire un cas pratique, ni un
livrable type. A l’inverse, il s’agit plutôt d’exploiter ce cadre expérimental pour tester
une variété de modes de saisine du futur labo (appel à cas pratique, commande d’un décideur,
commande d’une direction, autosaisine…), de sujets d’intervention (projet numérique,
organisation interne, innovation de service, démarche administrative ...), de finalités
(améliorer le recours à un dispositif, développer un nouveau service, nourrir sa
connaissance des usages, construire des visions partagées des évolutions d’un service …), de
modes d’intervention (immersion de terrain, prototypage et test, ateliers debbugage, etc.).
C’est à la condition d'expérimenter une variété de situations (et donc parfois de rencontrer
quelques échecs) que La Transfo peut cerner, petit à petit, ce qui fonctionne dans le
contexte administratif qui est le sien.
La difficulté de tenir l’enjeu de production ET de formation
La frontière entre exercice pratique et projet réel est souvent ténue. Dans toutes les
Transfos, cette ambiguïté s’est ressentie. En fait, le curseur se déplace tout au long du
programme : les premiers cas fonctionnent particulièrement bien quand ils ont une forte
dimension pédagogique, car ils permettent de poser un cadre de référence et une expérience
commune sur ce qu’est un projet d’innovation publique. Au fil de la démarche, l’importance
de produire des résultats croît, pour conforter les agents embarqués sur l’intérêt de ces
méthodes et maintenir un bon niveau de mobilisation, et pour embarquer les directions et
leur donner envie de renouveler l’expérience.
Quelques conditions de réussite d’un cas
Dans tous les cas, les cas pratiques fonctionnent souvent mieux lorsqu’on s’assure de
différentes conditions en amont du lancement du cas :
- Partager le caractère expérimental du cas pratique avec les porteurs de cas
qui est différent de celui d’une mission de conseil interne. Prendre un temps pour
expliciter le cadre expérimental de La Transfo avec le “porteur du cas” en posant
clairement les finalités pédagogiques, les contraintes de calendrier, la non
obligation de résultats, etc. s’est souvent avéré salutaire pour éviter les
déconvenues.
- S’assurer du niveau d’engagement du porteur de cas :
une des particularités des cas pratiques est l’implication des agents de la
direction “porteuse du cas”, il est important d’expliciter la manière dont seront
mobilisés les agents et les partenaires de la direction concernée (présence sur les
session d'immersion, lors des restitutions ...)
- Vérifier le portage politique et technique du cas :
il arrive qu’un sujet fortement porté par les décideurs se heurte à une réalité
administrative complexe (par exemple le sujet du recrutement de profils rares, porté
politiquement, peut être vécu comme non prioritaire par une direction RH ou des
équipes qui identifient d’autres problématiques plus importantes). L’intervention de
La Transfo risque ainsi d’être mal perçue et mal vécue par les parties si le portage
n’est pas là, et les résultats auront très peu de chance d’être appropriés.
- Bien circonscrire l’intervention de La Transfo sur un sujet :
Il peut y avoir un risque à rester “coincé” sur un cas pratique, ce qui entame
l'enthousiasme des agents embarqués et ne permet pas de travailler avec une variété
de directions et de sujets. Pour éviter cela, il est important de bien reformuler la
commande de départ, souvent trop large, et de poser clairement là où s’arrête le cas
pratique (nombre de sessions, production attendue, objectifs pédagogiques…). Il
arrive que les cas se poursuivent (par exemple, une direction souhaite tester un des
dispositifs imaginés dans un cahier d’idées produit par La Transfo), dans ce cas
l’accompagnement est souvent beaucoup plus léger et se fait en parallèle des autres
cas pratiques.